À 15 ans, Mathis fabrique des visières de protection avec son imprimante 3D pour aider à lutter contre le COVID-19 !
Le Progrès, l’Est Républicain, Fréquence Plus, le Parisien… En moins de deux semaines, Mathis l’apprenti « maker » au grand cœur est devenu la belle histoire du moment pour les journalistes. Et pour cause, du haut de ses 15 ans, Mathis a monté un vrai « business model » solidaire ! Fabrication, distribution et même livraison gratuite. Depuis deux semaines, il répond gratuitement aux commandes de visières de protection des professionnels en contact avec le public qui le lui demande. D’Arbois à Grenoble, en passant par la Guadeloupe, face à la pénurie de masques chirurgicaux ou FFP2, les commandes affluent !
© Juralliance
Tout a commencé peu après le confinement, avec l’appel à fabrication de masques alternatifs lancé par Juralliance. « C’est ma grand-mère (Ndlr. Juliane Sornay, directrice du pôle hébergement spécialisé de Juralliance) qui m’en a parlé et je me suis mis en tête d’y répondre », raconte Mathis, 15 ans, élève de seconde, confiné chez lui, à Aiglepierre. « Je possède à la maison une imprimante 3D que j’ai reçu en cadeau à Noël. C’est une technologie incroyable qui permet de fabriquer n’importe quel objet depuis chez soi à partir de PLA (Ndlr. Acide polylactique en français), une matière plastique végétale à base d’amidon de maïs 100% biodégradable », s’enthousiasme l’apprenti « maker » (Ndlr. Personne qui utilise la technologie de l’impression 3D) qui a lancé mathis action-covid, une page Facebook pour raconter son aventure.
« Pour moi, c’était la technologie idéale. J’ai d’abord cherché à fabriquer un masque de type chirurgical, mais pour des raisons techniques, je n’y suis pas parvenu. J’ai donc cherché une solution alternative, car je voulais absolument aider les gens à se protéger du virus. En cherchant sur Internet, je suis tombé sur COVID 3D, un site qui met en relation professionnels au contact du public et des « makers » bénévoles. J’ai choisi un modèle de visière de protection avec serre-tête. C’était à la fois le plus simple et le plus rapide à imprimer », raconte Mathis. « Une fois le modèle envoyé à l’imprimante 3D, il faut entre 30 et 40 minutes au filament de PLA pour déposer le serre-tête sur le plateau. Ensuite, je le clipse sur une feuille de plastique semi-rigide poinçonnée au préalable. », explique Mathis qui travaille à la fabrication des ces visières de protection sans compter ses heures depuis plus de deux semaines.
Depuis la création du site COVID 3D, plus de 40 000 visières ont été fabriquées par plus de 8000 makers bénévoles, dont Mathis qui en a déjà fabriqué et distribué plus de 150. « Les premières que j’ai fabriquées, je les ai données à ma grand-mère pour Juralliance et pour des infirmières d’Arbois. J’ai aussi une dame qui s’est déplacée depuis Grenoble pour une chaîne d’EHPAD en Isère, j’ai aussi envoyé des visières dans des EHPAD du Grande Est et des Yvelines, et même en Guadeloupe pour un hôpital ». Et les commandes continuent d’affluer. Pour y répondre, en véritable chef d’entreprise solidaire, il s’est rapproché de fabricants de filaments de PLA et deux d’entre elles ont répondu à l’appel. « HephaPrint et EPMI impression m’ont chacune envoyé une bobine de 2 kg, un vrai trésor ! », confie-t-il. Et la chaîne de solidarité continue de s’intensifier puisque récemment, l’adolescent qui avait confié à un journaliste avoir peur que « son imprimante ne lâche » a reçu une imprimante 3D toute neuve qui lui permet d’imprimer deux fois plus vite !